LE MONOPOLE DU BIEN ou LA DICTATURE DE LA PENSEE UNIQUE

S’il est une constante de la doctrine Gaucharde toutes tendances confondues, c’est bien l’idée que la notion de bien lui serait propre, et bien plus grave encore, que seule la pensée de gauche en détiendrait le monopole. Elle en serait en quelque sorte le seul gardien et détenteur légitime. En corollaire, tout Mouvement n’étant pas de Gauche ou opposé à la gauche ne peut être que Malveillant, suspect de détenir le Mal. La Liberté, la Démocratie, l’égalité, la solidarité sont ainsi devenues des chasses gardées de La Gauche en général, cette ravissante « Gauche Plurielle » faite assemblage joyeux et trottinant de carriéristes d’élite. Se proclamer de Gauche est un signe de ralliement populaire apaisant, simple et rassurant, lisse et sans risque, dans une société ou la recherche perpétuelle de l’uniformité et des codes est indispensable. A l’instar du port des dernières baskets tendances ou du style Bobo Banlieusard si abondamment décliné, le phénomène de la Dictature de la Consommation, de l’avoir pour exister, trouve son parallèle politique dans une Dictature de la pensée unique ou celui qui n’adhère pas est exclu du Groupe. Ainsi, les malheureux qui perçoivent la vulgarité, la simplicité, l’absurdité et les dangers de la gauche se trouvent placés en situation de triple exclusion. D’abord ils ne peuvent qu’être mauvais puisque n’adhérant pas aux thèses des Partis du Monopole du bien. Ensuite, même si la droite actuelle (du centre aux extrêmes) leur fait singulièrement horreur de par son nullissime, sa décadence et son « gauchisme de droite, ou populisme d’extrême droite », ils se sentent de droite par nécessité d’opposition bien que ne disposant pas d’une représentation conforme à leurs aspirations. Enfin, le Monopole du bien est désormais si solidement répendu, avec l’aide bienveillante des intellectuels dont 80% font partie de la maison Rouge, que se déclarer de droite constitue un Tabou Français indéniable. Le « non de gauche » est donc stigmatisé en « fasciste, réactionnaire, ou raciste », autant de jugements péjoratifs dont il est vrai qu’ils n’incitent pas vraiment le récalcitrant à s’en revendiquer. Le monopole du Bien ainsi que l’amalgame équationnel « n’est pas de gauche= est un fasciste » demeure la preuve la plus éclatante d’un refus de la différence et de discriminations systématiques typique de toute dictature. La presse condescendante a remplacée l’isolement des prisons par l’isolement intellectuel, la matraque par le tube cathodique.

A l’instar d’autres Mouvements à tendances Fascisantes, on peut établir une triste comparaison d’avec la tactique employée (et inventée..) par le Parti National Socialiste Allemand dans sa quête du pouvoir. Les deux axes principaux de la propagande Nazie étaient invariablement les suivants (I. Kershaw) : D'une part la revendication de détenir le monopole de l’intégrité idéologique et politique. D'autre part l'utilisation systématique de chaque occasion de dénoncer les "injustices "et la calomnie dont ils étaient victimes, au besoin en provocant cette « martirysation » par tous les moyens. Nul n’est besoin de rappeler combien le matraquage de cette dualité du «chevalier blanc martyrisé» fut une tactique payante. La leçon du maître dictateur fut bien apprise. Ici réside un des dangers les plus pernicieux de la Doctrine Socialiste à travers l’intolérance, le Monopole du « bien », la stigmatisation systématique de tout ce qui n’est pas « eux », la Dictature de la pensée unique. Triste privilège que de comprendre que la brebis qui crie au Loup est bien plus féroce encore. Heureux les simples d’esprit.