LA France est DEPRIMEE?

La France, pays de l’exemplarité sociale, de l’amour romantique et du bon vin, est paradoxalement la nation Européenne la plus déprimée,(avec la slovénie..), avec notamment un taux de consommation d’anxiolytiques et autres merveilles d’antidépresseurs battant tous les records Européens. Ce qui pourrait sembler paradoxal, c’est justement ce taux de dépression dans un pays qui se réclame régulièrement, bien que par des voix syndicales ou politiques non représentatives, un modèle d’eldorado Social ou il ferait bon vivre, et dont le particularisme doit demeurer au risque d’anéantir toute possibilité de bonheur à ses citoyens.

Et pourtant. Que nous manque t-il au pays des 35h00, de la protection sociale, de la santé et de l’éducation gratuite ? Un french paradox de plus qui ne manque pas d’intéresser les spécialistes, sociologues et psychologues du monde entier. Se pourrait-il que le peuple français manque de quoi que cela soit ?

« dépression (féminin)Abaissement, enfoncement.• [sens figuré] Diminution des forces, de l'énergie physique, morale.•.• Crise économique, récession. »

Ne manque t-il pas de l’essentiel ? La raison de cette crise morale est de fait l’absence de reconnaissance, le sentiment effectivement partagé par nombre d’entre nous de vivre au pays de l’absurde au sein d’une médiocratie subie ou le mérite et le succès n’ont désormais plus droit de citer, et ou l’effort et la réussite ne peuvent être sanctionnés économiquement, et encore moins socialement. Il règne le sentiment général d’un effacement individuel au profit d’une sorte d’organisation Kolkhozienne monstrueuse, décadente. Du niveau individuel au niveau national règne le malaise lattent de l’interdiction d’exister dans le succès, dans le fait d’être bon, de gagner, d’évoluer et de se battre pour gagner, et à terme, de gagner. Le poids moral de la privation d’ambition est, au niveau individuel ou collectif, d’une si grande importance qu’il est difficile d’en mesurer l’étendue des conséquences. Catastrophique convient.

On nous explique que les administrations sont déficitaires et que rien ni personne ne pourra y remédier. Fatalité. Un fonctionnaire se montre capable, dévoué et motivé, son plan de carrière et ses évolutions salariales sont néanmoins figés ad morte. Fatalité. Une classe de 26 élèves est considérablement ralentie par 3 ou 4 éléments perturbateurs, la bonne volonté, le travail, et les possibilités des 22 autres Élèves seront ralentis et sacrifiées au nom du médiocre. Fatalité. Des milliers de voitures brûlent les beaux soirs de Novembre 2005. Les incendiaires sont soit de pauvres victimes de la crise sociale, intouchables, ou bien alors sont stigmatisés en de dangereux extrémistes étrangers menaçant la fragile république?. Fatalisme des extrêmes de Gauche ou de droite. La connerie est universelle. La vérité entre les deux. Un casseur est un casseur. Noir, ou blanc ou jaune, il est responsable et doit en répondre.

Tout se passe comme si nous n’avions pas la possibilité de croire en mieux, d’imaginer et de rêver mieux, signe d’un sentiment d’enfermement profond, forme de fatalisme généralisé, défaitisme consommé au sein duquel nul salut ne semble accessible. Le choix de l’application unilatérale quasi dictatoriale d’une politique fondée sur la confusion entre Social et Assistanat, sacralisant le triomphe du médiocre et bannissant en chaque occasion la récompense de l’effort et de la réussite est le véritable cancer du moral des Français.

Beaucoup sont en colère, bien trop se sont résignés, et une partie non négligeable de la population, bien que bien pensante, est littéralement incapable de réaliser l’ampleur du drame au sens ou la situation actuelle lui est très avantageusement profitable.

Il nous faudra pourtant bien apprendre à dépasser nos peurs pour sortir de l’illusion du modèle unique français, mais aussi et surtout dépasser celles de nos élus prestidigitateurs, dont aucun n’est vraisemblablement capable d’affronter la question, moins pour des raisons de compréhension que par intérêt électoraliste.