Monday, August 07, 2006

Platon Vs Hollande?...Platon ou l'Exes de Liberté


C'est vrai, dit-il. Eh bien, ce que la démocratie définit comme bien, n'est-ce pas un désir insatiable à son égard qui la détruit ?
Mais dis-moi ce qu'elle définit ainsi. La liberté, répondis-je. Ne serait-ce donc pas d'elle dont, dans une cité démocratique, tu entends dire qu'elle a la part la plus belle et que, pour cette raison, ce n'est que dans une telle cité qu'il convient qu'habite quiconque est par nature libre ? On entend en effet, dit-il, ce mot répété à tous bouts de champs.
Eh bien, dis-je, comme j'allais le dire à l'instant, ce désir insatiable d'elle et l'indifférence à l'égard de tout le reste, c'est cela qui fait changer ce régime et le prépare à avoir besoin de la tyrannie. Comment ? dit-il. Quand, me semble-t-il, une cité démocratique assoiffée de liberté a le malheur d'être dirigée par de mauvais échansons, et qu'elle s'enivre plus que de mesure d'elle à l'état pur, alors, si ses dirigeants refusent de filer doux et de lui laisser une totale liberté, elle châtie ceux qu'elle tient pour responsables, comme des meurtriers et des tenants de l'oligarchie. Ils agissent en effet, dit-il, ainsi. Et ceux, repris-je, qui obéissent aux dirigeants, elle les couvre de boue, les accusant de se livrer eux-même à l'esclavage et d'être des moins que rien, alors que les dirigeants qui se laissent diriger et les dirigés qui dirigent, aussi bien dans les affaires privées que publiques, elle les loue et les honore.
N'est il pas alors inévitable que dans une telle cité la soif de liberté vienne à tous ? Comment en serait-il autrement ? Et qu'elle s'insinue, dis-je, mon très cher, jusqu'au plus profond des maisons et qu'en fin de compte il n'y ait jusqu'aux animaux en qui l'anarchie se développe ? Que veux-tu dire ? demanda-t-il. Que, répondis-je, le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu'il veut être libre ;(......) C'est bien ce qui se passe, dit-il. À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffoneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques. C'est tout à fait ça ! dit-il. Mais en fait, dis-je, le comble, mon très cher, de l'excès de liberté, tel qu'il apparaît dans une telle cité, c'est quand ceux et celles qui ont été achetés ne sont en rien moins libres que ceux qui les ont achetés. Et dans les relations des hommes avec les femmes et des femmes avec les hommes, le point où en arrivent l'égalité des droits et la liberté, nous étions près de n'en quasiment rien dire ! Pourquoi pas, pour citer Eschyle, dit-il, « dire ce qui nous est venu à la bouche à l'instant » ? Bien sûr ! repris-je. Et c'est ainsi que je parle. À quel point les animaux qui sont au service de l'homme sont beaucoup plus libres dans une telle cité qu'ailleurs, c'est incroyable pour qui n'en a pas eu l'expérience. Car sans mentir, les chiennes, comme dit le proverbe, deviennent en tous points semblables à leur maîtresses, et les chevaux et les ânes, habitués à aller en tout librement et fièrement, heurtent à tout instant dans la rue les passants qui ne s'écartent pas ; et tout devient ainsi gavé de liberté. C'est, dit-il, mon propre rêve que tu me racontes là ! Car je subis bien souvent de telles mésaventures quand je vais à la campagne.
Et le résultat, dis-je, de tous ces abus accumulés, tu le conçois, c'est qu'ils rendent l'âme des citoyens si délicate qu'à l'approche de la moindre apparence de servitude, ils s'irritent et ne peuvent le supporter. Et tu sais bien qu'au bout du compte, ils n'ont plus cure des lois écrites ou non écrites afin de n'avoir jamais nulle part à supporter de maître. O combien, dit-il, je le sais !
Eh bien, dis-je, mon très cher, tel est le beau et vigoureux commencement duquel naît la tyrannie, ce me semble.

République, VIII, 562b-563e
Comme le montre le contexte, la critique de Platon ne se limite pas aux jeunes, mais vise la société tout entière, jeunes et vieux, hommes et femmes, citoyens et étrangers, maîtres et esclaves, et s'étend même jusqu'aux animaux, quand trop de liberté est laissée à tous.

12 Comments:

Anonymous Anonymous said...

>Textes en Italic, à éviter impérativement... Ca fatigue l'oeuil gauche... (humour)

9:21 AM  
Anonymous Anonymous said...

Les images sont sympas!

8:41 PM  
Anonymous Anonymous said...

Merci pour le post. On penssera à l'italique, tant il est vrai que l'oeil gauche se fatigue souvent rapidement et de tout.

3:59 AM  
Anonymous Anonymous said...

...en effet, le petit monde d'Alexandre; un "grand tout" et des plus ennuyant. L'italique étant donc pensé, il ne reste plus qu'à soigner votre redondance cyclique. Malheureusement, je crains votre matière cérébrale de Légionnaire définitivement altéré.

2:45 AM  
Anonymous Anonymous said...

Avec Platon, voici que nous acceuillons maintenant d'autres Philosophes, vraisemblablement plus modernes et amateurs de Rap francais..Cogito ergo sum. Retenons en au moins une leçon de Camarade : Ce qui dérrange le Camarade est systématiquement "ennuyant". Cette itération Gaucharde est elle, en revanche, fort ennuyeuse, mais si confortable. Or le sens du confort, n'es ce pas la clef de voute du combat socialiste? Au Royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

4:08 AM  
Anonymous Anonymous said...

Au Royaume des aveugles, les borgnes sont rois...


... Disait l'empereur:)

9:43 AM  
Anonymous Anonymous said...

scalpy67, t'es un vrai poete;) mdr!

1:42 AM  
Anonymous Anonymous said...

Votre clef de voute n'est pas tres claire (?) Rap francais? De quoi parlez-vous Alexander? Troisieme oeuil a d'une certiane facon raison en ce qui concerne l'état d'esprit des légionnaires, ils sont pas vraiment des finaux du ciboulot! Et vos remarques sur ce qui dérange, en général, lorsque quelque chose me dérange, je trouve ca ennuiant aussi. C'est chiant, c'est ennuiant... Y'a ceux qui aiment ce qui derrange parsque ca les occupent, mais c'est plutot maladif dans ce cas... Vous avez des posts assez droles, mais dans le fond, y'a de la répétition.. un peu trop agressif aussi...

7:22 PM  
Anonymous Anonymous said...

Si vous ne combattez pas ce qui vous dérange Kevin, vous risquez de devenir rapidement la victime asservie de ceux qui en sont la cause. Jonathan

4:44 AM  
Anonymous Anonymous said...

La cause de quoi, de qui? Je ne me sent pas victime asservie (?) D'apres moi, ceux qui se qualifient de victimes, sont ceux qui se sentent opprimés. Maintenant, si une joyeuse bande de gauchards fait la teufé a la playa, ca n'me dérange pas... Ce prendre la tete avec des gens qui n'ont justement "plus toute leur tete" c'est ce que j'appelle etre débilisant.

Si je doit lutter contre ce qui me dérange en pronnant les altercations quotidiennes, la haine et la violance, je crains effectivement devenir la victime de ma propre servitude. Ll'intolérance et le manque de jujotte sont de grands Maitres de l'oppression:) A mon avis Jonathan, vous confondez victimes et esclaves...

7:24 PM  
Blogger ALEXANDER MAGNUS said...

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage! Enfin, après 6 mois d'existence de ce Modeste Panflet satirique, la providence nous offre un réponse structurée et intelligente. Votre remarque fait du sens Kevin. Jonathan parlait certainement des dangers de la gauche en géneral, la LCR n'étant comme vous le sous entendez assez justement qu'une joyeuse bande d'étudiants aussi romantiques qu'inoffenssifs. Cela fait plaisir d'obtenir une réponse développée. Mieux vaut tard que jamais.

6:13 AM  
Anonymous Anonymous said...

Alexander... S'il pouvait, il se laicherai lui-même le cul!... mdr

1:29 AM  

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